Une question me hante :

Comment la tricherie est-elle devenue la règle dans la football portugais au vu et au su de la justice impuissante ?
La réponse s’impose : la justice portugaise ne peut absolument rien face à la corruption généralisée de la société portugaise.
Depuis des siècles, le simple citoyen s’est fait à l’idée que les puissants sont au-dessus des lois.
Alors autant se résigner et accepter notre sort misérable. Il est vrai que nous, les portugais, nous attendons toujours le retour de Dom Sebastiao, ce jeune roi disparu au Maroc en 1580, dans sa quête éperdue de gloire et de faits d’armes.
Nous guettons le Sauveur qui reviendra par un matin de brouillard résoudre tous nos problèmes, comme par enchantement. Alors que le peuple portugais courbait l’échine, obéissant à l’adage « pauvre peut-être, mais honnête », une poignée d’hommes voyait plus loin et visait l’excellence.
Dans les années 60 du siècle dernier, grâce au soutien indéfectible de supporters chaque jour plus nombreux, ce petit groupe a conquis l’Europe avec une équipe constituée de joueurs magiques. En accomplissant cet exploit réputé impossible pour le petit peuple portugais, le Benfica a pris aussi les rênes du football portugais.
Faut-il le rappeler ? Ce n’est qu’à la fin des années 60 que le Benfica a dépassé le Sporting, son éternel rival, en titres.
Fait avéré qui démolit la triste théorie selon laquelle le Benfica était le club du dictateur Salazar.
Le Benfica comptait alors dans ses rangs des hommes de grande valeur. Ils ont su développer d’autres sports au sein du club, en ont fait une référence dans le monde du sport, ce qui leur a valu le respect de tous, même des adversaires, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Portugal.
Grâce à eux, le Benfica est devenu l’Ambassadeur du Portugal dans le monde entier.
La Révolution des œillets du 25 avril 1974 a libéré le pays. D’autres acteurs sont alors entrés en scène. Ils nourrissaient dans l’ombre une haine envers le rôle central de Lisbonne, qui détenait le pouvoir politique, économique et culturel. Ils ont habilement utilisé le transfert de la richesse économique du sud vers le nord du Portugal.
Des individus peu recommandables mais fort astucieux.
Tout un monde qui gravitait autour du club de football le plus puissant du nord , malheureusement confiné dans un provincialisme historique. Parfaitement conscients de la nécessité de créer un ennemi externe pour rassembler leurs partisans, ils ont patiemment élaboré une campagne visant exclusivement la chute du Benfica de son piédestal, quels qu’en soient les moyens. Utilisant la vieille tactique du « diviser pour mieux régner », des individus comme José Maria Pedroto, Pinto da Costa et Adriano Pinto, notamment, ont réussi à saper progressivement la saine émulation entre le Benfica et le Sporting, grâce à des alliances successives, conclues au gré des circonstances et des intérêts. Tout en rassemblant autour du FC Porto des hordes de supporters fanatisés, aveuglés par la conquête de titres au bout de 19 ans de purgatoire. Souvenons nous que l’instance principale du football portugais dépendait des associations régionales, la plus puissante étant celle de Porto (Association de Football de Porto), présidée par Adriano Pinto.
En désignant systématiquement les présidents du conseil des arbitres, ils ont réussi à placer leurs pions . « Celui qui a la maîtrise des airs, a la maîtrise de la guerre », disait Churchill.
Celui qui a la maîtrise le conseil des arbitres, a la maîtrise du football, en ont conclu Pinto da Costa et acolytes.
En détruisant le gentleman’s agreement en vigueur, garant de la stabilité du football portugais et d’une relative aisance financière, mais surtout de l’alternance des vainqueurs, le FC Porto a déclenché le chaos.
Des scandales sont venus discréditer le monde du football, avec la complaisance des instances sportives.
Après le départ de Joao Rocha, visionnaire président du Sporting Club de Portugal, le premier qui a compris les intentions réelles de Pinto da Costa et compagnie, le Sporting signe sa capitulation. Lorsque le Benfica réalise enfin qu’il est pris dans les sables mouvants, il est trop tard.
Le Benfica se lance dans une course effrénée, investissant des millions dans l’achat de joueurs, tandis que le FC Porto investit des milliers pour acheter des arbitres, des membres d’instances judiciaires, des hommes de pouvoir et même des personnalités politiques.
La machine est enclenchée, elle ne s’arrêtera plus : le FC Porto gagne des titres, donc l’accès à la coupe des champions ; cette participation lui rapporte des sommes colossales et des transferts astronomiques de ses joueurs ; il a les moyens d’acheter les meilleurs joueurs ; il gagne des titres, etc.…
Pour faire perdurer ce système, le FC Porto peut compter sur des juges, des avocats et bien d’autres qui gravitent autour du club. En échange de leur collaboration, ils sont largement récompensés.
On leur offre des voyages tous frais payés au Brésil.
On leur offre des postes de choix dans divers organismes, pour eux et leur famille.
On ne compte plus les faveurs octroyées pour services rendus au FC Porto.
Et le Benfica me direz vous ? C’est le chevalier blanc ? Certes, non.
Des voix s’élèvent dans les rangs benfiquistes pour soutenir qu’il faut rendre la monnaie de leur pièce.
Mais l’écrasante majorité des supporters du Benfica reste fidèle aux principes d’honneur et de loyauté de Cosme Damiao, fondateur du club lisboète et refuse obstinément de suivre ce chemin-là.
Pourquoi les portistes agissent ils ainsi ? Tout simplement parce que les supporters du FC Porto n’ont pas été nourris à la même source « idéologique ».
Ils ont connu une trop longue disette de titres et, maintenant qu’ils ont goûté au doux nectar de la gloire, ils ne peuvent plus s’en passer.
Pour les portistes, le football est un jeu et la tricherie en fait partie.
Peu importe les moyens, seule la victoire compte. Ils sont aussi poussés par leur haine envers le Benfica, alimentée par le dépit : il y a de plus en plus de benfiquistes, de supporters qui suivent le club des joueurs mythiques comme Eusébio, Coluna et Simoes et ce malgré les échecs répétés de ces dernières années.
C’est incompréhensible à leurs yeux.
Pire : malgré son palmarès, le FC Porto n’est pas respecté par la grande majorité des supporters de football.
Contrairement au grand Benfica.
Endormis par la propagande, les portistes refusent d’ouvrir les yeux sur l’évidence, de voir les faits avérés et révélés par les écoutes téléphoniques et les rapports publics.
Ils refusent obstinément de regarder la vérité en face : leur cher club, le FC Porto, a remporté beaucoup de titres grâce à la tricherie.
Cas typique du délire paranoïaque en vogue dans la société portugaise. Malheureusement, des législateurs irresponsables ont transformé la justice portugaise civile en un champ de ruines.
Elle ne peut rien contre la tricherie institutionnalisée et impunie. Terreau ô combien idéal pour la tricherie sportive qui prolifère au vu et au su de tous.
Les tricheurs savent que rien ne peut leur arriver.
Même l’UEFA, otage d’intérêts inavouables, s’avère incapable de jouer son rôle : punir les prévaricateurs, en l’occurrence le Football Club de Porto.
Il reste au Sport Lisboa e Benfica, grâce au soutien indéfectible de ses supporters, à lutter de toute son âme, avec tout son talent sportif, contre cet état de fait.

Dans l’espoir qu’un jour reviendra Dom Sebastiao pour rétablir la justice.

Un jour......

Sem comentários:

Enviar um comentário